lundi 28 février 2011

Drag-and-drop ici et là

J'habite un quartier où le métro est à 10 minutes de marche à pied tonique.
Pas pire.
Sauf que pour rejoindre ce métro, il faut passer sur un viaduc qui ne constitue pas en soi la plus jolie promenade de Montréal.
Et pourtant.




J'ignore si c'est dû à la vue sur les nombreux clochers de la ville, aux volutes vaporeuses des usines qui bordent le pont, à la lumière environnante particulière, à l'acte d'aller d'un bord à l'autre, aux trains de marchandise sur les rails juste au-dessous... mais cette traversée n'est jamais la même, il y a toujours un nouvel élément dans le décor.

Et sinon, quand y'en a marre du (maudit) viaduc venteux de Rosemont, il y a toujours le bus.

Le bus où personne ne fraude le ticket à la montée, personne ne monte par la porte arrière, personne ne double dans la file de parfois 30 usagers qui attendent sur le trottoir pour entrer, personne ne s'impatiente malgré le vent qui glace tout ce petit monde, personne ne s'étonne que le chauffeur dise bonjour avec le sourire à chacun qui défile devant lui ET merci quand tous valident leur titre, personne ne fait semblant d'avoir rien vu quand il faut se lever pour céder sa place à une vieille madame, personne ....
Bon j'arrête, mais j'aime le bus québécois. Vraiment.


Les sujets se suivent et se ressemblent mais... ce qui me frappe avec cette histoire d'hiver, c'est que les Québécois s'émerveillent toujours de la neige qui tombe. Incroyable. On pourrait croire naïvement qu'ils sont habitués donc blasés. Et bien pantoute, ils adorent. C'est les premiers à être comme des p'tits fous avec leur luge et leurs patins. Pas tannés de la neige pour deux sous.

Vous allez me dire après tout, les Marseillais se lassent-ils de leur Vieux Port, les Arcachonnais de leur Bassin, les Bretons de leurs plages, les Grenoblois de leur montagne, les Parisiens de leur... euh... ?...hum...

Rappelez moi de quoi.



En plus, avoir des enfants en bas âge n'est même pas une excuse valable pour ne pas pratiquer le patin. Nullement.

"Mais ça fait 2h que
tu me traînes sur 
la glace Maman,
t'es relou"
 "Super mon lapin, 
tu sais faire du
patin avant de 
savoir marcher !"
"Allez viens patiner chéri, 
tu vois bien que Jojo 
s'amuse comme 
un fou sur le bord !"













En même temps, avec tout ce qui se prépare, et ça ne fait que commencer : entre la console du frérot, la télé HD du salon, les mondes virtuels sur la tablette numérique de maman, les jeux éducatifs sur le smartphone de papa, les exercices de maths du tableau blanc interactif à l'école, les activités ludiques sur les tables multitouch au musée...
Il faut bien goûter aux sensations du monde réel.

A tantôt.

samedi 19 février 2011

Impôts, Ostéo et Nagano

La bonne nouvelle de la semaine : les contacts pros, le travail, les rendez-vous, les dollars, ça commence à prendre forme. Le démarrage devrait se faire prochainement... D'autres détails à suivre.

Et comme cela va commencer avec un statut de travailleur autonome (freelance), je suis allée me renseigner, comme une bonne petite immigrante qui prévoit de payer ses futurs impôts, à Revenu Québec.

Après une grosse demi-heure d'attente, malchance de malchance, je tombe sur la personne la plus détestable de la province du Québec. Évidemment non-québécoise (tiens donc maudits Français).
Cette madame a pris dirait-on un malin plaisir à me marmonner de façon inintelligible et à la vitesse grand V le plus possible de termes compliqués et autres abréviations incompréhensibles :
"vous... déclarer... TP-80.... Guide INI55....... ligne 164..... TPS/TVQ......déductions....".

Avec un grand sourire, je l'interromps en lui disant que je ne comprends pas, peut-elle reprendre ses explications, je suis désolée etc.

"oui..... guide #...... juin 2012.....formulaire.... pourcentage....impôts".
Sourire encore, mi-amusé par ce comique de situation et mi-agacé par ce manque de volonté évident de m'aider, je lui répète très calmement, tout en commençant à la détester en mon for intérieur et en lui souhaitant le pire pour le restant de ses jours, que je ne comprends rien à ce qu'elle me dit.
Cette personne prend alors un air extrêmement épuisé et me dit agacée : "Si vous ne comprenez pas, ça ne sert à rien, il faudra prendre un comptable".
Bon j'abandonne. Je me lève, un peu irritée d'avoir perdu tout ce temps pour ressortir avec à peu près zéro information supplémentaire, et la remercie quand même pour son aide (voix ironique). Et elle de me répondre selon l'expression consacrée d'icitte "Ça fait plaisir".

J'ose espérer que le temps d'arrêt que j'ai marqué et le regard de haine que je lui ai lancé lui ont fait regretter ces quelques mots...

Heureusement, pour se détendre, il y a le yoga-pilates. C'est dingue, on voit beaucoup de gens à Montréal dans la rue avec un tapis de yoga sous le bras. Est-ce le secret de leur cool attitude ? Si tel est le cas, faudrait que l'on songe à se mettre autre chose sous le bras que notre baguette nous autres...

Pour la petite histoire, c'est Joseph Pilates, d'origine allemande, qui a développé cette pratique au début du XXe : mélange de relaxation et de musculation, basé sur un placement précis, des mouvements lents, une respiration profonde...
Je vous vois venir, vous vous dites "du flan tout ça". D'ailleurs moi la première.

Sauf que pilates et sournoiserie sont comme deux mots synonymes : parce que tout commence tranquillement, vous faites votre petit exercice relax, tout en vous disant, c'est pas bien violent. Au bout de 10 sec de position, vous commencez à trembloter et à prendre une couleur rougeaude. Au bout de 20 secondes, vous n'arrivez plus à respirer et vous priez pour que la prof mette fin à votre supplice. Et au bout de 30 secondes, il faut appeler le 911 car vos abdominaux ont lâché.

Sympa hein ? Envie de vous inscrire non ?
Blague à part, c'est vraiment une excellente discipline : votre dos et votre ostéo vous diront merci.


Pour me remettre complètement de tout cela, jeudi soir, j'ai eu la chance d'être invitée à un apéro-concert. Concept ? Boire un (voire plusieurs) verre de vin californien pas mauvais du tout en préambule à l'écoute de l'Orchestre Symphonique de Montréal qui jouait des extraits de Mendelsson, Verdi, Morricone... Magnifique. 



Bon, grosse déception quand même. Le charimatique et non moins impressionnant chef d'orchestre Kent Nagano ne dirige pas ce soir là.



Hello bento http://hellobento.over-blog.com/
Mais ce cher Kent et ses origines nippones me donne l'occasion de parfaire ma transition esprit Soleil Levant pour vous parler du blog de Johanne, amie et ex-collègue. Elle s'est récemment lancée avec talent dans la création et composition artistique de bentos, sorte de boîtes à lunch japonaises.

C'est beau, créatif et très certainement délicieux.


A tout bientôt 
 .

dimanche 13 février 2011

Sloche, souliers, Swan

Mi-février, la neige est à l'honneur. Non seulement parce que ces temps-ci, elle tombe, elle ne s'arrête plus de tomber, mais aussi parce que l'omniprésence de l'élément mérite d'en parler davantage... quelques exemples :

- s'habiller le matin. Coup d'oeil dehors :
je décide que mon bas de pantalon va être ruiné ?
J'opte immédiatement pour les cuissardes de pêcheur ?
Qui a dit qu'il fallait que je sorte aujourd'hui ?
 
- traverser la rue :
vais-je (encore) tomber devant tout le monde ?
Cette flaque est-elle oui ou non profonde ?
C'est normal que je recule d'un mètre à chaque pas ?



- savoir ce qu'on fait dimanche :
escalade de glace aux Chutes de Montmorency ?
Raquettes ?
Snow ?
Ski de fond ?
Luge ?
Patins ?




Autant de questions quotidiennes épuisantes. Et en plus, la neige, cette fourbe, se transforme en sloche (de l'anglais slush, gadoue) quand la température s'abaisse et c'est vraiment la marde. Vous êtes bons pour les sauts de cabris, savamment exécutés, tout en conservant votre grâce naturelle.
................................................................Sloutch.


Un vrai problème je vous dis. Tenez, tout le monde enlève ses souliers à l'entrée des maisons. Autant prévoir le coup et ne pas mettre sa paire de collants où le gros orteil dépasse.
Mais on enlève aussi ses chaussures à l'entrée des bureaux. C'est habituel de voir de bons amoncèlements de bottes dans le hall des entreprises. L'autre jour, pour un de mes rendez-vous, je me suis demandée s'il fallait que je me mette en chaussettes.
"Bonjour, ravi de vous rencontrer", les pieds à découvert, je me suis dit que c'était quand même pas possible...
 



Du blanc, beaucoup de blanc, mais point de neige dans  "Black Swan" , le nouveau film de Darren Aronofsky... Du noir aussi, de la douleur, intense, et de la folie, magnifique. Etourdissant.
Sortie France le 09/02/11



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vendredi 4 février 2011

De l'autre côté

J'avoue avoir passé un peu rapidement sur Habitat 67 lors d'un épisode précédent de novembre, comme cela a été justement souligné à l'époque...  

Et comme dimanche dernier, il faisait vraiment froid mais très beau, c'était l'occasion parfaite pour remédier à la médiocrité urbanistique et historique de ce blog.
Et donc l'occasion d'aller de l'autre côté. J'entends rive sud, ou bien rive droite, quoique géographiquement c'est plutôt au sud-est de l'île de Montréal. En gros, traverser le Saint-Laurent. En même temps pas tout à fait car Habitat 67 est sur une péninsule en face du Vieux Port. Une sorte d'entre-deux............ Bref.

Mais qu'est-ce Habitat 67 ?

C'est 354 cubes. 
Soit 148 habitations.
Une modernité incroyable, après presque 40 années d'existence.

 

Et des propriétaires ben chanceux, si l'on prête un oeil aux photos aériennes du site officiel (http://www.habitat67.com/residences.html).
Habitat 67 date des années 60 et c'est Moshe Safdie, étudiant en architecture de l’Université McGill, l'auteur du projet, qui s'inscrit dans le cadre de l'exposition universelle de 1967.

 
Et la vue sur la ville depuis Habitat 67 n'est pas des moins belles ...
 






En plus, c'est bien placé, vous êtes pas loin de la Biosphère, le musée de l'environnement. Et summum du summum ! Vous êtes à 2 pas de la Fête des Neiges, au Parc Jean Drapeau sur l'Ile St Hélène, où vous pouvez vous régaler de tire d'érable, ah ah youpi. Oui, parce que bon, les nourritures spirituelles, ça va bien au bout d'un moment... Donc hop, on étale un peu de sirop d'érable chauffé à114° sur la neige bien fraîche, on roule consciencieusement autour du bâtonnet et ... mmmh.

Et pis parce que la journée n'était pas assez full cérébrale, elle s'est terminée par Starcraft, un jeu qui requiert bac + 15, juste pour lire les règles du jeu dans leur intégralité. Autant vous dire que beaucoup de paramètres m'ont échappé.
Par contre les petites figurines fushias sont vraiment sympas et elles font beaucoup d'effet sur le tapis.